
Une onde de choc traverse l’Assemblée nationale. Le président de la chambre basse, Vital Kamerhe, fait face à une pétition explosive signée par 262 députés, réclamant sa déchéance pour mégestion, opacité financière et mépris des élus.
Initiée par le député Crispin Mbindule, ancien membre de l’UNC passé à l’UDPS, la pétition vise non seulement Kamerhe mais aussi plusieurs membres du bureau parlementaire. Les pétitionnaires dénoncent une gestion jugée « désinvolte » et réclament la mise en place d’une commission spéciale pour examiner les griefs.
« Une pétition n’est pas un arrêt de mort. Je respecterai le règlement intérieur à la lettre », a déclaré Kamerhe en recevant officiellement les documents.
Lors de l’ouverture de la session ordinaire de septembre, Vital Kamerhe a adopté un ton conciliant. Il a plaidé sa loyauté envers la nation et demandé pardon aux députés froissés par ses propos. Il a également annoncé la création d’une académie parlementaire en partenariat avec l’ENA, pour répondre aux doléances des jeunes élus.
Mais cette posture n’a pas suffi à calmer la tempête. Les pétitionnaires, empêchés d’accéder aux bureaux, ont fait appel à un huissier de justice pour déposer leur requête.
Derrière cette crise institutionnelle se cache une bataille de positionnement au sein de l’Union sacrée. Certains analystes y voient une tentative de fragiliser Kamerhe en vue des élections de 2028. D’autres redoutent une instrumentalisation de la pétition pour relancer le débat sur la modification de la Constitution.
« Fragiliser Kamerhe, c’est réduire son influence et préparer le terrain pour la succession post-Tshisekedi », estime Trésor Kibangula, chercheur à Ebuteli.
La plénière convoquée ce mercredi pourrait sceller le sort de Vital Kamerhe. En parallèle, des voix s’élèvent pour rappeler les urgences nationales, notamment la crise sécuritaire dans l’Est du pays, reléguée au second plan par les luttes internes.
Descartes NSUMBU