Kinshasa, octobre 2025. Le gouverneur Daniel Bumba a convoqué une réunion solennelle pour parler de… roulements de pneus et prix de trajets. Objectif : réviser les tarifs de transport en commun avec « équilibre » et « transparence« . Deux mots qui, dans le contexte congolais, sonnent comme une blague de chauffeur coincé dans les embouteillages de Bandal.

Autour de la table : des responsables du transport, des financiers, des économistes, et bien sûr, les représentants des chauffeurs. On imagine déjà le débat : « Monsieur le gouverneur, comment voulez-vous qu’on baisse les prix alors que nos véhicules roulent à la prière et au miracle ? »

Daniel Bumba, dans un élan de gouvernance éclairée, déclare :

« Il est inacceptable que les prix du transport soient fixés au gré des propriétaires de véhicules. » Ce qui revient à dire : « Arrêtez de faire n’importe quoi, mais continuez à improviser. »

Le franc congolais se renforce, le carburant baisse, mais les prix des trajets restent aussi élevés que les ambitions politiques. Pourquoi ? Parce que Kinshasa a inventé le concept du « demi-terrain » : tu paies pour un trajet complet, mais on te dépose à mi-chemin. Une sorte de téléportation tarifaire.

Daniel Bumba promet la fin de cette pratique. Les chauffeurs, eux, promettent de réfléchir… entre deux courses.

La commission chargée de revoir la grille tarifaire est censée apporter de la clarté. Mais à Kinshasa, « commission » rime souvent avec « confusion ». On attend des affiches de prix clairs, des trajets définis, et peut-être même des reçus. Mais pour l’instant, on a surtout des déclarations et des sourires crispés.

À Kinshasa, réviser les tarifs de transport, c’est comme réparer un bus en pleine course : bruyant, bancal, mais toujours plein d’espoir. En attendant, les passagers continueront de négocier, les chauffeurs de hausser les épaules, et les autorités de promettre… avec transparence.

Descartes NSUMBU