
La rentrée scolaire s’est déroulée dans un climat incertain ce lundi dans la ville de Goma, à l’est de la République démocratique du Congo. Malgré l’appel à la grève lancé par plusieurs syndicats d’enseignants pour dénoncer les conditions de travail et le non-paiement de certaines primes, de nombreuses écoles ont ouvert leurs portes, accueillant élèves et enseignants dans une atmosphère partagée entre engagement professionnel et revendication sociale.
Le Syndicat National des Enseignants du Congo (SYNECO) et d’autres structures syndicales avaient appelé à une grève générale dès le jour de la rentrée, exigeant notamment :
- Le paiement intégral des arriérés de salaire
- L’amélioration des infrastructures scolaires
- La régularisation des enseignants nouvelles unités (NU)
Cependant, sur le terrain, la mobilisation est restée partielle. Si certaines écoles publiques ont vu leurs portes closes ou fonctionné au ralenti, d’autres ont repris les cours normalement, avec des enseignants présents malgré les appels à la grève.
« Nous sommes conscients des revendications, mais nous ne voulons pas pénaliser les enfants. Nous espérons que le gouvernement réagira rapidement », confie un enseignant du quartier Katindo, présent dans sa classe dès 7h30.
La division entre les enseignants est manifeste. Tandis que certains soutiennent fermement le mouvement syndical, d’autres estiment que la grève n’est pas la meilleure solution à ce stade.
« Nous avons besoin de solutions, mais nous devons aussi penser à nos élèves qui ont déjà perdu beaucoup de temps à cause de l’insécurité et des crises sanitaires », explique une directrice d’école privée.
Cette fracture complique la lecture de la situation pour les parents, nombreux à avoir accompagné leurs enfants à l’école sans savoir si les cours auraient lieu.
Face à cette rentrée sous tension, le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) n’a pas encore réagi officiellement. Des négociations seraient en cours entre les représentants syndicaux et les autorités provinciales.
En attendant, les élèves de Goma entament leur année scolaire dans l’incertitude, entre salles de classe ouvertes et portes closes, espérant que les tensions s’apaiseront pour laisser place à l’apprentissage.
Descartes NSUMBU