
À quelques jours de la rentrée parlementaire de septembre 2025, une fronde politique secoue la majorité présidentielle en RDC. Plus de 200 députés nationaux ont signé des pétitions visant la déchéance du bureau de l’Assemblée nationale dirigé par Vital Kamerhe. Une démarche qui prend une tournure stratégique : les pétitionnaires sollicitent désormais le soutien officiel de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), première force politique de la majorité.
Le mercredi 10 septembre, les initiateurs de la pétition ont rencontré Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS et député national. À l’issue de cet échange, Kabuya a déclaré qu’il ne prendrait aucune position sans consulter « la haute autorité politique de référence », en l’occurrence le président Félix Tshisekedi. Une réponse prudente qui illustre la sensibilité du dossier.
« C’est une démarche parlementaire. Je dois me référer à Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi », a-t-il affirmé.
Pour les pétitionnaires, l’appui de l’UDPS est crucial. Le député Samuel Yumba Mwanabute, porte-parole du collectif, insiste sur le caractère institutionnel de leur action :
« Nous avons sollicité le soutien du parti présidentiel pour accompagner cette démarche législative. Il ne s’agit pas d’un conflit géopolitique, mais d’une initiative interne à la majorité. »
Accusé par certains élus de gouverner l’Assemblée comme un « petit roi », Vital Kamerhe voit son leadership contesté au sein même de la coalition au pouvoir. Cette crise révèle les tensions latentes entre les différentes composantes de l’Union sacrée, à l’heure où le pays s’apprête à débattre du budget et des priorités nationales.
La session de septembre, traditionnellement consacrée au budget, s’annonce particulièrement mouvementée. Le président Tshisekedi avait pourtant appelé à une reprise « sereine » des travaux parlementaires. Mais les dissensions internes pourraient bien reléguer les enjeux économiques et sécuritaires au second plan.
- Quelle sera la position officielle de l’UDPS ?
- Félix Tshisekedi arbitrera-t-il en faveur des pétitionnaires ?
- L’équilibre de la majorité présidentielle est-il menacé ?
Descartes NSUMBU