Kinshasa, 27 août 2025 Le gouvernement congolais a exigé une vérification rigoureuse des chiffres avancés par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), concernant les 83 000 réfugiés congolais vivant actuellement au Rwanda. Cette demande intervient dans le cadre du processus tripartite RDC–Rwanda–HCR, visant à encadrer le retour volontaire et sécurisé des déplacés.
Lors d’une rencontre officielle tenue à Kinshasa entre le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, et le Haut-Commissaire du HCR, Filippo Grandi, les autorités congolaises ont exprimé leur volonté de certifier l’identité et la nationalité des personnes concernées, avant toute opération de rapatriement.
Cette initiative s’inscrit dans la feuille de route 2025–2026, adoptée en juillet dernier à Addis-Abeba, qui prévoit le retour progressif des réfugiés congolais dans le respect du droit international humanitaire.
Jacquemain Shabani a souligné que depuis la résurgence des violences dans l’Est du pays, notamment dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, des dizaines de milliers de citoyens ont fui vers le Rwanda, souvent sans enregistrement formel. Le gouvernement souhaite donc éviter toute manipulation des chiffres et garantir que les personnes identifiées soient réellement de nationalité congolaise.
Filippo Grandi a réaffirmé l’engagement du HCR à jouer un rôle de facilitateur neutre, en veillant à ce que le retour soit volontaire, sécurisé et accompagné de moyens logistiques et humanitaires adaptés. Il a également salué l’engagement des deux États à maintenir le dialogue et à respecter les accords de paix en cours.
La question des réfugiés congolais au Rwanda s’inscrit dans un contexte plus large de crise migratoire régionale, où près de 250 000 personnes sont concernées par des déplacements transfrontaliers entre la RDC, le Rwanda et le Burundi. Kinshasa insiste sur la nécessité de traiter ces dossiers avec rigueur, afin d’éviter les tensions diplomatiques et de garantir les droits des populations déplacées.
Kinshasa veut s’assurer que les chiffres avancés par le HCR soient vérifiés et validés, avant d’engager tout processus de rapatriement. Cette exigence reflète une volonté de transparence et de souveraineté, dans un contexte où les enjeux migratoires sont étroitement liés à la stabilité régionale.
Descartes NSUMBU