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Boma, 28 août 2025 La ville portuaire de Boma, dans la province du Kongo Central, a été le théâtre de violents affrontements ce jeudi matin, marquant une nouvelle escalade dans l’insécurité urbaine qui frappe cette région depuis plusieurs semaines. Des tirs à balles réelles ont été entendus dans plusieurs quartiers, notamment à Boma-Bungu et Kilomètre 8, provoquant la panique et la paralysie totale des activités socioéconomiques.

Selon les premières informations recueillies par des organisations locales de défense des droits humains, au moins deux personnes ont été tuées et plusieurs autres grièvement blessées lors d’affrontements entre jeunes manifestants et éléments de la Police nationale congolaise (PNC). Les heurts auraient éclaté à l’aube, lorsque des habitants ont tenté de repousser un groupe de malfrats ayant opéré dans la nuit. Des témoins affirment avoir vu des policiers fuir avec les assaillants, alimentant les soupçons de complicité active ou passive entre les forces de l’ordre et les groupes criminels.

La colère des habitants s’est rapidement transformée en affrontements directs avec les forces de sécurité. « Nous avons vu des policiers dans le même véhicule que les voleurs. C’est inacceptable », a déclaré Gabriel Makiese, coordonnateur de la Fédération Congolaise des Droits de l’Homme et du Développement (FCDHD). La population accuse la police locale de couvrir des actes de banditisme, notamment des braquages nocturnes et des extorsions.

À l’heure actuelle, plusieurs quartiers restent bouclés. Les écoles, marchés et commerces ont fermé leurs portes, et les habitants se terrent dans leurs maisons. Le calme est revenu en fin de matinée, mais la tension reste palpable. Les autorités provinciales n’ont pas encore publié de communiqué officiel, tandis que les organisations civiles appellent à une enquête indépendante et à la réforme urgente des services de sécurité.

La situation à Boma reflète une crise sécuritaire plus profonde dans le Kongo Central, où les bandes organisées et la méfiance envers les institutions fragilisent la cohésion sociale. Les appels à une présence renforcée de l’État, à travers des forces disciplinées et des mécanismes de contrôle, se multiplient.

L’insécurité à Boma n’est plus un phénomène isolé. Elle soulève des questions graves sur la gouvernance locale, la responsabilité des forces de l’ordre et la protection des citoyens. Une réponse rapide et transparente des autorités est attendue pour restaurer la confiance et garantir la paix dans cette ville stratégique du littoral congolais.

Descartes NSUMBU