https://agendanews.info

Kinshasa, 27 août 2025 Le capitaine Junior Mboso Kazadi, fils du deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, a été interpellé et placé en détention au sein des services spéciaux de la Police nationale congolaise (PNC), quelques jours après avoir publié une vidéo dénonçant la complicité présumée entre certains agents de la police et les groupes criminels appelés Kuluna.

Dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, Junior Mboso annonçait sa démission de la PNC, affirmant qu’il refusait de « participer à un génocide à Kinshasa ». Il y dénonçait des pratiques qu’il jugeait contraires à l’éthique et à la mission de protection des citoyens, pointant du doigt des connivences entre policiers et bandits armés.

Cette prise de position publique a provoqué une onde de choc dans l’opinion, saluée par certains comme un acte de courage, mais critiquée par d’autres pour son caractère non conforme aux règles internes de la police.

L’arrestation de Mboso, survenue le 26 août 2025, a été confirmée par plusieurs sources proches de la police. Il est actuellement détenu au Département des renseignements généraux (DRG), sans qu’aucune charge officielle n’ait été communiquée.

Selon les observateurs, cette interpellation pourrait être liée à la régularité contestée de sa démission, qui ne respecterait pas les délais légaux prévus par la loi N°13/013 sur le statut du personnel de carrière de la PNC. Celle-ci impose un minimum de 5 ans de service continu, voire 8 ans pour les agents ayant bénéficié d’une formation spécialisée financée par l’État.

L’affaire suscite de vives réactions dans la société civile et les milieux politiques. Des voix s’élèvent pour dénoncer une répression politique, tandis que d’autres appellent à une clarification urgente de la situation par les autorités compétentes.

« Si les propos de Mboso sont fondés, il faut une enquête indépendante. S’ils sont diffamatoires, il faut une procédure transparente. Mais l’arrestation sans explication ne fait qu’alimenter les tensions », estime un analyste sécuritaire basé à Kinshasa.

Cette affaire met en lumière les fragilités internes de la PNC, déjà confrontée à une crise de confiance dans plusieurs communes de la capitale. Elle pose également la question de la liberté d’expression au sein des forces de sécurité, et du droit à la dénonciation dans un contexte marqué par l’insécurité croissante.

L’opinion attend désormais une communication officielle du ministère de l’Intérieur ou de la hiérarchie policière pour éclairer les motifs de cette arrestation et la suite judiciaire éventuelle.

Descartes NSUMBU