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Fabrice Kavabioko Zombi, ancien envoyé spécial du chef de l’État pour les conflits communautaires dans le territoire de Kwamouth, a été transféré à la prison militaire de Ndolo dans le cadre de l’enquête sur les atrocités commises par la milice Mobondo. Ce transfert intervient après une première détention au Camp Tshatshi, où il avait été placé sous surveillance suite à des accusations de collusion avec les groupes armés impliqués dans les violences intercommunautaires entre Teke et Yaka.

Selon des sources judiciaires, cette décision vise à renforcer la sécurité du détenu tout en facilitant la poursuite des investigations. Le dossier Mobondo, qui a déjà fait l’objet de plusieurs interpellations, est considéré comme hautement sensible, en raison de son impact sur la stabilité des provinces de l’ouest du pays, notamment le Maï-Ndombe, le Kwilu et le Kwango.

Fabrice Zombi est accusé par certaines victimes et organisations locales d’avoir entretenu des liens indirects avec les milices Mobondo, notamment à travers des campagnes de communication jugées ambiguës. Des vidéos virales sur les réseaux sociaux ont alimenté les soupçons, montrant des appels à la mobilisation qui auraient été interprétés comme des encouragements à la violence.

Son avocat, Me Senghor Malemba, dénonce une détention arbitraire, affirmant que son client a été interpellé alors qu’il répondait à une invitation officielle pour une réunion sur la sécurité à Kwamouth. Il souligne que Fabrice Zombi n’a jamais été formellement inculpé et que son état de santé reste préoccupant.

La Cour royale mini Kongo, dont Zombi est considéré comme un représentant coutumier, a exprimé son indignation face à cette arrestation, dénonçant une atteinte à la dignité de leur autorité traditionnelle. Des voix s’élèvent également au sein de la société civile pour réclamer plus de transparence dans le traitement du dossier Mobondo, qui a déjà causé des centaines de morts et des milliers de déplacés.

Ce transfert à Ndolo intervient dans un contexte politique tendu, marqué par la recrudescence des violences communautaires et les critiques envers la gestion sécuritaire du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, a récemment annoncé une série de consultations locales et opérations de pacification, notamment dans le Grand Bandundu, pour tenter de contenir l’expansion des milices.

Le parquet militaire devrait se prononcer dans les prochains jours sur la suite de la procédure. En attendant, Fabrice Zombi reste détenu à Ndolo, dans l’attente d’une éventuelle audition ou d’un acte d’accusation formel.

Descartes NSUMBU