Luanda, 30 juillet 2025 La capitale angolaise a connu une journée de forte tension ce mardi, marquée par de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. À l’origine de cette explosion sociale : une hausse brutale du prix du carburant, décidée par le gouvernement en pleine période d’instabilité économique.
Des centaines de personnes ont investi les principales artères de Luanda dès l’aube, bloquant la circulation et incendiant plusieurs véhicules, notamment dans les quartiers populaires de Cazenga et Viana. Les manifestants dénoncent une politique « insensible » aux réalités sociales, alors que l’augmentation du prix de l’essence dépasse les 40 %, affectant sévèrement les coûts du transport, de l’électricité et des denrées de base.
Les forces de sécurité, déployées en nombre, ont tenté de disperser les foules à l’aide de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Plusieurs arrestations ont été signalées, dont des figures connues de la société civile, accusées d’avoir incité à la mobilisation. Les autorités affirment que les manifestations ont été infiltrées par des groupes « anti-gouvernementaux », une version contestée par des ONG locales qui parlent plutôt d’un mouvement spontané et pacifique, réprimé sans ménagement.https://agendanews.info

L’Angola, deuxième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, est paradoxalement en proie à une crise énergétique interne, exacerbée par la chute des revenus pétroliers et une inflation persistante. La réforme du secteur énergétique, entamée en début d’année, vise selon le gouvernement à « réduire les subventions et garantir un marché plus équitable ». Mais pour une grande partie de la population, déjà fragilisée, ces mesures aggravent les inégalités.
Du côté de l’opposition, plusieurs voix se sont élevées pour demander la suspension immédiate de la hausse des prix et l’ouverture d’un dialogue national inclusif. Le Président João Lourenço, resté silencieux jusque-là, a convoqué une réunion d’urgence avec son cabinet, tandis que les appels à une grève générale se multiplient sur les réseaux sociaux.