Les récents affrontements dans la province du Nord-Kivu révèlent une intensification des opérations du M23, soutenu par l’armée rwandaise, avec un regain d’activité stratégique autour de Kalembe et Pinga. Les forces armées de la RDC (FARDC), bien qu’engagées dans le respect du cessez-le-feu, font face à une pression croissante alors que les rebelles cherchent à contrôler les couloirs miniers de Walikale.Le M23 a pris temporairement le contrôle de Kalembe avant d’ouvrir de nouveaux fronts sur l’axe Kalembe-Pont Minjenje et Kalembe-Ihula. L’objectif semble être d’étendre leur influence vers Pinga, un site stratégique doté d’une piste d’atterrissage, facilitant à la fois l’approvisionnement en soutien extérieur et l’évacuation de ressources minières précieuses. Ces opérations confirment une stratégie plus large du M23 visant à s’emparer de l’exploitation des minerais, notamment dans les zones de Rubaya, une région riche en coltan et cassitérite.Les conditions humanitaires se détériorent rapidement dans les zones touchées. De nombreux civils, forcés de fuir les violences, se sont réfugiés à Pinga dans des écoles, des églises et des hôpitaux, où règnent encore l’incertitude et la peur après des détonations d’armes lourdes entendues le 27 octobre. La perturbation des réseaux de communication, tels que ceux de Vodacom et Airtel, complique également la situation des déplacés, déjà fragilisée par des mois de conflit.En réaction, la communauté internationale s’est exprimée. La France, par exemple, a condamné l’avancée du M23 et appelé à une résolution pacifique, en insistant sur le processus de Luanda, un cadre de négociations destiné à mettre fin aux hostilités entre la RDC et le Rwanda. Ce conflit, alimenté par la lutte pour le contrôle des ressources naturelles, continue d’aggraver la crise humanitaire dans l’est du Congo, avec plus de 2,6 millions de personnes déplacées rien qu’en septembre 2024 selon l’ONU.